Retour sur le FIGRA 2020

Pandémie oblige, le « retour sur le FIGRA 2020 » s’est adapté aux mesures sanitaires. Exceptionnellement, les projections des documentaires ne se sont pas déroulées au centre culturel Matisse de Noyelles-Godault mais dans les salles de classe de l’école Ferry de Noyelles-Godault et dans la salle polyvalente du lycée Fernand Darchicourt d’Hénin-Beaumont.

Le 1er avril, les classes de CM1-CM2  de Mes Cattiaut et Inghels ont découvert Ghazipur, à l’ombre de la décharge de Maxime Priou, Arthur Rayssiguier et Marin Guillochon ( production : Monolithe Films), puis La face cachée du cacao de Paul Moreira ( production : Premières Lignes Télévision, prix du publix au FIGRA 2020). Á l’issue de la projection, questions et réactions des élèves fusaient autant sur les thèmes abordés que sur la réalisation des documentaires. Ils ont pris conscience de l’importance du temps de préparation en amont du tournage, du rôle des fixeurs qui accueillent l’équipe de tournage et l’accompagnent ; mais également de la mise en récit et du rythme apportés par le travail de montage. La face cachée du cacao leur a notamment permis de découvrir l’envers du décor, l’équipe de tournage en proie aux contraintes techniques, la nécessité parfois de tourner en caméra cachée pour poursuivre l’investigation. 

Ces deux documentaires ont interrogé les écoliers sur la question de la gestion des déchets, sur l’origine des produits alimentaires : « il y a des gens qui souffrent et qui travaillent pour le cacao et moi, ça me donne presque envie d’arrêter de manger du chocolat ». Cette demi-journée, inscrite dans le cadre de la Semaine de la Presse et des Médias à l’École », participait à la construction du parcours Citoyen des élèves autour de la problématique « des documentaires pour prendre conscience et dénoncer ».

Le lendemain, ce sont les lycéens inscrits en spécialité « histoire-géographie, géopolitique, sciences politiques » et « humanités : littérature et philosophie » du lycée Darchicourt qui se sont questionnés sur la « portée du témoignage dans le documentaire ». A cette fin, ils ont pu s’entretenir avec Thierry de Lestrade, co-réalisateur avec Sylvie Gilman d’Algérie, la guerre des appelés épisode 1 : le bourbier, épisode 2 : l’héritage (production : What’s up Films, prix « terre d’histoire » FIGRA 2020). Après avoir expliqué les choix qu’il a opérés dans la mise en récit des deux épisodes, il a répondu aux questions des élèves autour du travail de collecte de témoignages d’anciens combattants de la guerre d’Algérie aux parcours variés : avait-il été difficile de les contacter, de libérer leur prise de parole ? Les élèves se sont également interrogés sur l’origine des images d’archives qui illustrent les propos des anciens combattants. Ces images d’archives, toutes issues des collections personnelles des témoins, plongent les spectateurs dans l’histoire personnelle des « anciens » d’Algérie et font de ce documentaire, plus un documentaire de « mémoire », qu’un documentaire d’histoire, comme le rappelle Thierry de Lestrade.

Qu’est-ce que le  « retour sur le FIGRA »?

Le « retour sur le FIGRA », un dispositif en partenariat avec le FIGRA, qui met à l’honneur le documentaire et s’adresse aux élèves du cycle 3 à la terminale. Des documentaires, sélectionnés et primés lors de la dernière édition du FIGRA,  sont diffusés dans leur intégralité dans une démarche d’Éducation aux Médias et à l’Information, afin de comprendre et d’analyser documentaire et reportage comme objet d’étude et d’appréhender les différents regards portés par les documentaristes sur le monde qui nous entoure. A l’issue de la projection, les élèves échangent avec les documentaristes et abordent l’envers du décor, les coulisses du documentaire.

C’est l’opportunité pour les élèves de créer une relation à l’information sur le temps long, celui de l’investigation, des témoignages, de l’incarnation du sujet… du documentaire.